Vendée : ils parcourent 320 km à vélo pour vaincre la douleur
Leslie et Anthony Audineau, malmenés par la vie, ils
ont décidé de faire front au chagrin et aux douleurs en parcourant plus de 300
km à vélo.
Leslie et
Anthony Audineau sont deux Vendéens
qui ont été malmenés par la vie. Ils ont décidé ensemble de faire front
pour transcender le chagrin et les douleurs. Une leçon de vie qu’ils nous
partagent.
JPY : Vous
avez voulu donner un nouveau souffle à votre vie. Pourquoi ?
Leslie et
Anthony : nous avons
traversé beaucoup d’épreuves ces dernières années : la mort d’Enora, notre
fille, en 2013, mon opération, car je suis atteinte d’achondroplasie, et j’ai
dû subi une intervention sur la colonne vertébrale en 2015 pour éviter la
paralysie, plus mon accident vasculaire cérébral en 2019. Puis, en mars ,
la maladie d’Anthony qui, touché par la Covid, a dû rester alité durant cinq
jours avec la cage thoracique compressée avant de se remettre difficilement
d’une immense fatigue.
Face à tout
cela, que faire pour garder espoir et avancer ?
Nous battre
ensemble pour transformer la tristesse en force ! Ces derniers mois, en nous
aidant mutuellement, nous nous sommes remis progressivement à l’exercice
physique : Leslie, aucunement sportive auparavant, s’est mise à la marche puis
au vélo pour se réapproprier son corps et retrouver le contact avec la nature.
D’abord via de courtes balades près de chez nous à Dompierre, puis de plus en
plus loin, jusqu’à aller désormais tous les jours au travail à vélo ! Puis nous
est venue l’idée pour l’été de nous lancer un défi commun alliant nature,
évasion et dépassement de soi : celui de rejoindre l’île de Noirmoutier à vélo
en quatre jours !
Comment
s’est déroulée cette équipée à deux ?
Partis de
Dompierre, nous avons suivi la vallée de l’Yon jusqu’à Chaillé. Plus de 90 km
de petites routes communales qui nous ont conduites dans le Sud Vendée, à
l’Aiguillon. Là, nous avons pris le Vélodyssée, un chemin côtier entre marais,
forêts jusqu’à Noirmoutier. Une superbe balade dans la nature avec une météo au
top ! Il y a eu, de par le relief, quelques moments plus techniques, notamment
dans la vallée de l’Yon, mais nous avons pris de temps chaque fois de dépasser
les difficultés. À notre compteur au final : 320 km et non les 250 km prévus,
cinq chutes, quelques crevaisons… Rien qui ne pouvait nous décourager : nous y
sommes allés à notre rythme en tirant plaisir de chaque instant.
Qu’est-ce
qui vous a le plus marqué ?
Bien sûr, la
diversité et la beauté des paysages, de la nature… les odeurs dans la forêt de
Saint-Hilaire, les bruits des bords de mer, du port de Saint-Gilles. Et puis,
la convivialité, nos rencontres sur les chemins, les temps de partages avec
d’autres couples qui faisaient la route. Les gens s’arrêtaient intrigués par
notre équipage et discutaient… De quoi conforter l’idée que le sport peut être
une thérapie, une source de bien-être, une évasion après une maladie ou un
handicap ! On peut réussir à passer à autre chose, s’évader, avancer tout en
s’ouvrant aux autres… Il ne faut pas baisser les bras : la vie est courte et il
faut profiter de chaque instant.
Maintenant
que c’est fini, que vous souhaiter ?
De
continuer… à faire du vélo pour faire d’autres rencontres, aller à la
découverte d’autres paysages dans d’autres départements… Le handicap n’empêche
pas d’avancer. Tout le monde peut y arriver à sa mesure. Durant ces quelques
jours, nous avons fait du camping, acheté local pour manger et nous voulons
aussi témoigner qu’avec peu de moyens, on peut aussi se donner du bon temps !
entretien avec O.F.
Commentaires
Enregistrer un commentaire