Ouvrez un coin de ciel bleu


«  Ouvrons un coin de ciel bleu » : c’est l’objectif que bien modestement poursuit philo du Bocage avec ses philoblogs. C’est pourquoi aujourd’hui nous reproduisons avec plaisir dans ce blog «  philopositif » le commentaire de Philippe Lemoine dans l’édition du 07/10/2018 d’Ouest France.




Comme une envie d’éclaircie

Qu'importe la façon pourvu qu'on ait la liesse ... Dans une pé­riode chahutée, les nuages noirs nous empêchent parfois de croire qu'il existe toujours un horizon, il ap­partient à chacun. à hauteur de ses possibilités et de ses envies, de dé­chirer le voile pour y ouvrir un coin de ciel bleu.

Parce que cela fait du bien, à soi, et bien souvent aux autres. Parce que l'addition de tous ces élans pourrait bien nous mener vers une éclaircie durable. Le nouveau citoyen, passa­blement dépolitisé et facilement défenseur d'une morale personnelle du bonheur, sait aussi ouvrir les barrières de l'étroit pré carré de l'individualisme.

Il faut s'en réjouir car une société ne vit pas que de yoga, de méditation et de tisane • détox •• mais aussi du

désir profond de ceux qui la compo­sent de la rendre plus humaine.

Pas simplement au nom d'un altruisme pur et désintéressé mais bien parce que chacun peut y trou­ver son compte. On sort alors de l'incantation naîve pour entrer dans le champ plus réaliste du pragma­tisme social.

Un terreau plus fécond qu'il n'y parait. Si le Français entonne facile­ment le couplet de la déprime col­lective, il cultive aussi, en son for intérieur, un optimisme salvateur à usage restreint. Un peu partout. les projets émergent mais ils peinent à se faire connaitre, à trouver des sou­tiens.

Dans le flot incessant des catas­trophes et des mauvaises nouvelles qui agitent la vie médiatique, l'asso­ciation Reporters d'espoirs a choisi son créneau bien différent : le journa­lisme de solutions.

Les bonnes idées, qu'elles créent de remploi ou tout simplement de la chaleur humaine, existent, faisons les connaitre, soutenons-les. Tel est son credo. Ce dimanche nous ou­vrons donc nos colonnes à ces ini­tiatives heureuses. Qu'elles favori­sent l'écologie, la vie des personnes handicapées ou qu'elles évitent le gaspillage alimentaire, elles méritent d'être portées à la connais­sance du plus grand nombre.

C'est aussi le rôle d'un grand mé­dia comme le nôtre de mettre en lu­mière ce qui émerge au cœur des territoires. Les bonnes graines mé­ritent de voyager et d'être semées au gré des mains tendues. Là aus­si, l'explosion du numérique a dé­cuplé le champ des possibles des partages et des expérimenta1ions. Profitons-en.

Laissons-nous bousculer par les envies nouvelles, laissons l'agilité trouver son chemin au milieu des pesanteurs.

Est-ce à dire que tout viendra de la base ? Non, car sans relais elle s'essoufflera. Il appartient aux structures existantes. au politique au sens noble du terme, de laisser émerger le foisonnement, de l'accompagner, de croiser les évaluations et de fa­voriser la mise en échelle au niveau national des réussites locales.

Celle appropriation du bien commun, porté par un politique plus tourné vers les citoyens que la conquête du pouvoir est l'essence même du renouveau démocratique.

On le sent poindre, on veut y croire, ne décevons pas les espoirs.


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